C’est un mot ambivalent. D’instinct, on le fuirait presque : tout ce qui plaît au plus grand nombre serait nécessairement médiocre. Dur dur aujourd’hui de ne pas ranger tout ce à quoi on accole l’adjectif « populaire » dans la catégorie du superficiel. Ce qui est populaire, n’est-ce pas tout bêtement une certaine beauferie, l’idée d’une culture vulgaire et étroite ? Être populaire, ne serait-ce pas une injonction sociale à se fondre dans une masse indistincte, comme suivre toute sa vie le guide du parfait teenager moqué par Nada Surf ?
Car, la novlangue politique aidant, le sens originel du mot est bien souvent déformé, ou plutôt perverti : populaire ou populiste, même combat. Et pourtant, s’il n’est nul besoin d’être populaire pour être populiste, l’inverse est aussi vrai. À Toulouse, le succès des cafés-théâtres (p.4) indique, par exemple, la possibilité d’une autre voie, où le populaire redevient convivial, chaleureux. Au fond, ce sont ces aspects-là qui déterminent pour nous la culture pop. Ce sont des références communes ou desconseils à échanger. Des discussions à entamer. Du plaisir à partager. | Les Clutchers