L’histoire est vieille comme l’art. Le syndrome de ce groupe, qu’on trouvait décidément bien plus inspiré avant qu’il ne signe sur une major. L’éternelle bagarre entre art & essai et blockbuster. La guerre de position entre street art et graffiti. La dévitalisation des doudous de la culture geek, transformés en fétiches de consommation. Inutile de chercher bien loin des exemples dans chaque aspect de la pop culture : le rapport à l’industrialisation artistique est toujours conflictuel. Et pourtant, difficile de faire l’impasse sur le sujet.
À l’image de la musique pop (p.6) qui, malgré les évolutions des pratiques du public, peine à s’affranchir de l’industrie du disque. Reste que la période demeure propice à l’expérimentation, à la recherche de nouveaux modèles de diffusion et de transmission (p.52), peut-être plus proches des réflexes culturels de la génération digitale. Qui sait, pas plus tard que demain, choisir son camp entre industrie et art(isanat), lourdes machineries bien huilées et prises de risques indépendantes, semblera peut-être complète- ment ubuesque. Ce qui ne serait pas plus mal. Non ? | Les Clutchers